AWAY FROM HER

Le Cinéma Comme Moyen de Culture par Jacques Hilaire

  • Film de Sarah Polley, Scénarisation – Sarah Polley, Alice Munro et Interprétation – Julie Christie, Michaël Murphy

Lui c’est Grant, elle c’est Fiona. Eux, ils vivent ensemble depuis plus de quarante ans. Un vieux couple. Ensemble ils ont connu des hivers majestueux, avec ski de fond, des promenades dans la forêt un amour sans borne. En somme devons nous dire ils sont heureux. Mais tout est pour un moment dans le grand sablier du temps. Fiona à des instants d’égarement. Sa mémoire oublie. Diagnostic : Maladie d’alzheimer. Ils décident tous les deux d’envoyer Fiona dans une maison spécialisée.

Chose inattendue Fiona oublie son mari et s’attache à un autre patient. Désormais, elle voit en son mari un étranger sympathique qui lui apporte des livres à lire, qui vient la voir de temps en temps. Elle donne son temps à son nouveau mari. Impuissant, blessé, Grant assiste à la progression de leur idylle et à la régression de son couple. Mais, à bien y regarder que peut faire quelqu’un qui voit, qui assiste sa femme qui s’amourache pour un autre homme quand sa femme est atteinte de la maladie de l’oubli ?

Je crois que le film pose le problème à partir de l’individu, celui qui est sain d’esprit. C’est lui qui a des problèmes pas sa femme. Elle, elle vit dans son monde avec pour critique ou regard déplaisant ceux qui la jugent de l’extérieur. Dans son Monde à elle, on ne juge pas. On n’a pas les moyens de le faire. On ne vit que d’instants, avec les moyens du bord.

Grant peut se fâcher, s’énerver, tout ce qu’il veut. Cela reste son problème. Dans le monde de Grant, le verdict est cruel et ne pardonne pas. Cela nous ramène à un autre film en français : « Les Pages de notre amour » qui raconte aussi l‘histoire de cet homme qui a passé sa vie entière à aimer une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer. Le débat reste ouvert pour Sarah, pour nous. cinéma/27-10-06