DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ
- LIBAN UN PASSEPORT DIPLOMATIQUE ALLOGÈNE
- ou Mikati, Tarek Daher Révise à la Hausse ses Critiques par Dan Albertini
- Entre (), Justin Trudeau est élu pour la 3e fois PM du Canada, ceci malgré l’infamie politique de François Legault. Quidam dit qu’il a perdu la confiance du peuple : lequel ? Fermons-les ().
Au moment de publier le texte intitulé : Najib Azmi Mikati assume la primature à Beyrouth, le 17 septembre en cours, l’invitation avait déjà été envoyée à Tarek Daher. J’ai en outre attendu à la dernière minute en comprenant que, toute réponse lui imposerait un certain recul. C‘est fait !
Voici la dynamique de l’invitation, avec sa réponse tellement édifiante, sans commentaire :
Salutations proche-orientales depuis Montréal après l’assermentation d’un gouvernement libanais, le 10 du mois en cours, en l’occurrence avec le premier ministre Najib Azmi Mikati.
Tarek, d’une part vous aviez cru Sayyed Hassan Nasrallah, le plus capable pour un Liban gagnant tout en émettant des réserves, car la situation est délicate pour tout homme politique qui deviendrait responsable et imputable des actes de son gouvernement. Et, d’autre part, le nouveau PM et chef de gouvernement, Najib Azmi Mikati, est un ancien assermenté qui n’a pas réussi peut-on dire dans les circonstances, un homme réputé le plus riche du Liban d’après certaines sources officielles, mais aussi, d’une fortune douteuse et accusée de corruption.
Comment accueillez-vous ce nouveau premier ministre d’abord ?
Et, le gouvernement installé finalement, après plus d’un an de négociations et d’échec ?
C’est un fait maintenant, en outre, à quel signe d’après vous, pourrait-on considérer une réussite ou un échec ?
Si échec : quels sont les signes prévisibles ?
Si réussite : quels sont les signes prévisibles ?
Tout commentaire complémentaire est aussi bienvenu de votre part.
Daniel Bonjour
Je vais essayer de donner un avis humblement sur les questions que vous avez posées.
Comme je vous l’ai dit précédemment, et cela s’est confirmé, aucun gouvernement ne peut être formé, sans avoir au préalable reçu le feu vert de l’extérieur. Les décisions sont données aux différents acteurs politiques de ce pays et ils les exécutent sans questionnement.
L’actuel gouvernement à mon avis n’a pu être formé, que suite au discours du secrétaire général du Hizbollah où il a annoncé importer le mazout et l’essence d’Iran ce qui a poussé les acteurs extérieurs à donner leur feu vert pour un gouvernement. Par force extérieure je parle des pays suivants : États-Unis ; France ; Iran ; Arabie Saoudite ; Syrie
Ce discours a impacté à plus d’un titre, et a débloqué une situation qui risquait de s’éterniser.
Suite à ce discours, un certain nombre de décisions furent prises qui vont à contre-courant :
- L’ambassadrice américaine a téléphoné le matin suivant le discours, au président Michel Aoun, lui proposant d’approvisionner en courant le Liban via la Jordanie. Le gaz devant être approvisionné par l’Égypte. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que la Syrie est sous le coup du « Caesar Act » qui interdit tout commerce ou toute relation avec le régime syrien. Du coup pour que cet apport en électricité se fasse, il faudrait que ce « Caesar Act » soit revu et remis en question. Chose qui apparemment s’est faite, ils en ont fait une exception.
- Pour confirmer qu’il y a une exception, une délégation libanaise s’est dirigée, dans les 2 jours suivants ce discours, pour discuter d’une part des relations bilatérales avec le régime syrien (chose qui ne s’est pas faite ces 10 dernières années) et d’autre part pour savoir la position du régime syrien pour le passage de l’électricité en provenance de Jordanie vers le Liban. Pour ces deux questions, le régime syrien a donné une réponse favorable.
- 3 semaines suivant ce discours, et quelques jours avant que la première cargaison de Mazout n’arrive au port de Banias en Syrie, le gouvernement a vu le jour. On me dira que c’est une coïncidence, je répondrai par la négative. On voulait que l’annonce d’un gouvernement occulte la cargaison de Mazout
- Suite à ce discours, et suite aux déclarations de l’ambassadrice US, et suite à la formation du gouvernement, la Livre libanaise a regagné de sa vigueur. Va-t-on savoir pourquoi ? Aucun signe économique tangible ne pourrait l’expliquer. On lie la Livre au fait qu’il y a un gouvernement. Pour moi, c’est totalement hors de propos.
PS : Pour information
- L’Électricité en provenance de Jordanie, ne pourra se faire avant une période de 6 à 8 mois tout au moins si pas plus, car il y a un besoin urgent de réhabiliter le réseau électrique de haute tension d’une part en Syrie certains se trouvant peut-être sous contrôle rebelle, et d’autre part et cela est important que les accords entre les différents pays se mettent en place.
- Au départ l’ambassadrice US a annoncé que près de 400 MW seront acheminés journalièrement au Liban, la Jordanie, elle ne pourra effectivement qu’approvisionner 250 MW tout au plus si et seulement si, toutes les décisions régionales et internationales sont prises. À ce jour, rien n’est encore fait.
- Une question va se poser : qui paiera cette facture, du gaz en provenance de l’Égypte pour les centrales électriques jordaniennes, qui paiera la facture au Gouvernement jordanien, en sachant que pas un seul appel d’offres n’a été fait ?
- Pourquoi importer de l’électricité, quand on pourrait réhabiliter une des centrales électriques du Liban et qu’elle pourra donner le double de ce que nous recevrons ?
- Pour dernière information, ce même type d’approvisionnement a été demandé par un des gouvernements libanais en 2015, et a reçu une réponse négative des deux pays concernés, l’Égypte et la Jordanie, qui sont connues pour être des alliés aux Américains. Ceci veut dire que depuis bien longtemps, le Liban est en otage des décisions extérieures.
À la question pourrait-on considérer que le nouveau gouvernement est une réussite ou un échec, je répondrai tout dépend où l’on veut se mettre et de quelle façon est-on prêt à le voir.
Ma réponse est la suivante : dès le moment où ce gouvernement a eu besoin de 1 an pour se former, sur les bases confessionnelles et communautaires que l’on connaît, ce gouvernement est un échec.
Dès le moment où un gouvernement d’un pays qui se dit souverain ne peut former un gouvernement qu’après un accord préalable au niveau international est un échec.
Dès le moment ou un gouvernement est impossible à être formé par ses propres pairs, car attendant la bénédiction extérieure ceci pour moi est un échec flagrant.
Dès le moment où le gouvernement est dirigé par un homme qui par le passé était premier ministre est reconnu comme faisant du cartel sunnite (Hariri, Siniora, Salam et Mikati), cette personne est d’office corrompue donc en aucun cas nous pouvons lui faire confiance.
Dès le moment où les ministres du gouvernement de MIKATI ont été choisis par les chefs de file des partis actuels, donc d’office faisant partie des responsables corrompus, on ne peut que juger ce gouvernement comme un échec.
Que peut-on attendre de cet Homme, Mikati, qui s’est permis de prendre possession de Liban poste, sans appel d’offres, sans faire appel à aucune concurrence, se l’approprier du jour au lendemain et d’imposer que tous les papiers administratifs se doivent d’être demandés via Liban poste. Et qui dit service, dit obligatoirement paiement. Il s’est créé une entreprise où ses clients seront obligatoirement la population libanaise. Même remplir une demande d’impôt pour le ministère des Finances est sous-traité par Liban Post. La liste est longue. Que dire alors de la compagnie des télécommunications qu’il possède.
PS : tout homme politique libanais actuel est corrompu :
- Nabih Berry s’approprie des pans de terre du Liban Sud. Pas une entreprise ne peut s’ouvrir sans qu’ils soient impliqués dans les bénéfices de ces entreprises. On l’appelle par ailleurs Mr 51%.
- Joumblatt a la main mise sur la montagne Druze.
- Derrière chaque banque du pays appartiennent à l’un ou à l’autre des hommes politiques. BLOM à Hariri, JMT à Nabih Berry, la liste est longue.
- Les compagnies pharmaceutiques sont aux mains des politiciens.
- Amine Gemayel, a fait table rase d’une fortune devant servir à l’armée libanaise.
- Gibran Bassil et les projets du METN
- Derrière les compagnies qui fournissent de l’électricité alternative se trouvent des responsables politiques libanais.
- La compagnie SOLIDERE qui s’est approprié illégalement le centre-ville de de Beirut appartient au consortium dont sont propriétaires, Hariri, Siniora, Berry, Joumblatt.
- Aucune preuve ne peut être apportée à l’encontre de ces gens-là, et pourtant ils ont une fortune considérable qui vient d’on ne sait où.
- Chaque grand leader politique a son propre port.
Que peut-on dès lors attendre d’un homme corrompu ou de tous ces hommes politiques corrompus, sinon encore plus de corruption. Ce qui fait plus mal, je crois, c’est que la communauté internationale le sait et ne dit rien, au contraire elle applaudit à la formation de ce gouvernement corrompu. Ce gouvernement est simplement un leurre.
Ce gouvernement a été créé de force, il ne peut pas réussir, car il va y avoir une des différences de points de vue qui vont émerger très rapidement. Il ne peut pas réussir parce que tous ces hommes politiques corrompus n’ont aucun intérêt à ce qu’ils réussissent. Aucun ne tient à ce que le président Michel Aoun puisse réussir son mandat et celui persiste et signe à rester au pouvoir. C’est un problème à double sens et presque insoluble à résoudre.
Le président Michel dès son investiture a demandé à faire des réformes fondamentales, à se battre contre la corruption ainsi qu’implémenter l’accord de TAEF. En aucun cas ce gouvernement ne pourra et ne voudra les faire, pour cela il faut une décision politique forte, qui vient de l’intérieur avant tout et cela est quasiment impossible sinon impossible.
Ce gouvernement réussira-t-il ? Ma réponse est définitivement NON pour les raisons suivantes :
- Réformer le paysage politique libanais nécessite des hommes et des femmes qui sont en dehors de ce cartel, ce n’est pas le cas de ce gouvernement.
- Se débarrasser de la corruption en mettant en place une justice impartiale et non politisée. Depuis des décennies la justice libanaise n’est pas indépendante et ne le sera pas encore plus avec ce gouvernement. Pour la simple raison que chacun des juges nommés a été placé par un de ces hommes politiques
- Implémenter TAEF, ceci est impossible, car devant alors faire disparaître les actuels leaders du paysage politique.
- Une jouxte perpétuelle durant les mois qui vont venir, entre les différents partis et chacun se mettant les bâtons dans les roues.
- La livre libanaise va de nouveau chuter et plus fortement que précédemment, car il sera difficile de mettre en place des réformes et se battre contre la corruption.
- Aoun, ne pouvant quasiment plus terminer son mandat présidentiel en faisant ce qu’il a promis, mettra de plus en plus d’obstacles à ce gouvernement et donc s’il ne veut pas faire des réformes ou se battre contre la corruption (gouvernement), AOUN ne signera pas souvent les décrets ministériels = donc ce blocage prévu.
- Aucune nouvelle réforme ne sera mise en place et pour un pays comme le Liban tout est à refaire.
- Rien ne se fera contre la corruption généralisée dans le pays. Avant de parler des leaders politiques corrompus, il faut reconnaître que la population est elle-même corrompue d’où la difficulté de combattre cette corruption. On n’aura pas assez de prisons pour caser tout ce beau monde.
- Le pays sera encore plus désorganisé que maintenant, le chaos pourra donc régner jusqu’aux élections si élection il y a.
- enfin pour compléter ce tableau, le LIBAN est en faillite financière due à une gestion calamiteuse depuis des décennies, dû à la corruption chronique, il faut récupérer cet argent qui est à l’extérieur et qui appartiennent aux leaders politiques actuels principalement. Pour cela il faut que la communauté internationale le fasse. À ce jour, jamais celle-ci n’a rendu un quelconque argent volé à un pays ou à sa population.
Donc en gros, on n’est pas au bout de nos peines. Pour que se pays aille de l’avant il faudrait :
- Que tous ces hommes politiques soient juges ainsi que toute personne ayant dilapidé l’argent et les biens de ce pays.
- Une nouvelle constitution
- Un pays laïc et libre de tout communautarisme
- Une justice impartiale et indépendante.
- Une nouvelle loi électorale basée sur une personne = un vote.
Pourra-t-on le faire, pour cela il faut un peuple UNI libanais, on ne l’a pas.
- Tarek Daher, Septembre 21, 2021
Je conclue simplement par le thème du titre : le Liban est un passeport diplomatique allogène.