Étudiantes violées en Haïti

Étudiantes violées en Haïti, par Jean Willer Marius

  • Le journaliste Valery Numa au cœur d’une controverse sans précédent

La philosophie des lumières réputée éclairer les consciences laïques et non chrétiennes de notre Nouveau Monde soutient qu’il n’y a pas d’effet sans cause. Alors, si le viol est une arme de guerre tandis qu’en Haïti il n’y a pas de guerre conventionnelle déclarée reconnue, c’est une guerre politique qui porte à violer pour humilier, pour assouvir. Si le gouvernement ne garantit plus la sécurité des vies, des vies et des biens, le président doit démissionner.

Le pourrissement en accéléré de la situation globale en Haïti, qui laissait présager le pire était bien réel. L’effet produit est là, et se dégénère. Dire sans savoir où cela peut ou va nous emmener est un euphémisme par la négation. N’en déplaise aux alliés du pouvoir associé qui clament, motivés par l’appât du gain, et ce, par des gains délictueux, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ils tournent sans vergogne en dérision la misère, combien cruelle, jouxtée à une humiliation dégradante dans laquelle est plongé le pays depuis l’arrivée du président Jovenel Moïse où ver et pépin font un dans le fruit.  Mauvaise graine, dit-on dans la meringue de Jacmel : ‹‹jojo enrage›› ‹‹jojo domi deyo››.

Qu’il me soit permis d’apporter des mots de sympathie à ces jeunes femmes éduquées. Victimes d’abord du système d’impunité en place, des violeurs ensuite. Avant leur corps, leur droit à la vie a déjà été violé. Leur droit d’étudier, de vivre comme le soutien la loi mère du pays, et comme le citoyen vivant dans un pays décent, est violé chaque jour. Et, ce qui doit être un crime arrive, les bourreaux en sont venus aux mains, sans inquiétude aucune. Ces jeunes femmes victimes, sans prise en charge psychologique impérative, vont devoir vivre, avec leur famille, avec stigmates et cicatrice profonde, pour avoir eu l’audace de fréquenter l’université. En longeant les allées sombres, ne disposant pas de service de transport pour étudiant dans le pays où la banalisation du savoir, quoi qu’on dise, est la loi. Une telle foi fait loi contre le gré de la présence légale onusienne.

Avec ces jeunes femmes, ce sont des milliers d’autres femmes qui sont régulièrement victimes de viol, du viol collectif, que les tabous de la société maintiennent dans son silence complice. Toute la vilenie de la société est mise à jour, mise à nue par les prises de position suite à cette triste affaire quand quelques mois auparavant et comme cela se fait chaque jour, femmes et jeunes filles à La Salines, à Carrefour-Feuilles ou sur les routes nationales sont dépouillées et violées, et personne de la haute société n’a pipé mot. Ces jeunes femmes universitaires sont aussi victimes de l’hypocrisie d’une société clanique qui catégorise les Haïtiens en être et non-être suivant le lieu où ils habitent et leur affiliation avec les bandits légaux de l’élite crasseuse au pouvoir née de Martelly.

À la décharge du journaliste, souvent critiqué pour son arrogance lors de ses prises de position, soulignons qu’il intervenait dans une émission de détente (Jeudi thérapie), où certains propos, même injustifiés, s’invitent. Ce n’était donc pas un exposé sur le viol où il pourrait cerner tous les aléas du sujet, comme le critique PH.D : Ludovic Comeau Jr, à son ami Amary répondant en a fait l’étalage, mais n’a pas pu complètement le cerner tant il est sensible, vaste, complexe et ne saurait jamais être correctement traité sans léser les uns ou les autres, dépendamment de leur vision du monde. Et même de leur foi chrétienne ou de leur allégeance religieuse.

En effet, le monde parle de viol conjugal suite au refus de l’homme ou de la femme, d’avoir une relation sexuelle à un moment donné quand la Bible affirme qu’une fois mariés, hommes et femmes, vos corps ne vous appartiennent plus, mais appartiennent à votre partenaire. Les Lumières ont abouti à la théorie du consentement….Traiter un tel sujet requiert donc une profonde humilité où chacun doit avancer à pas de tortue afin d’éviter de tomber dans le même piège que tous ceux-là qui y ont déjà opiné. Pardon aux personnes que mes mots pourraient blesser dans leur conception du modèle sociétal actuel où les divergences se creusent de plus en plus où la poupée…, est citée.

Pourquoi donc sous-estimer le fait que certains endroits ou certaines tenues sont plus visés par cet acte dégradant ? Le malfrat agit souvent dans le noir, sur des victimes sans défense dans un pays où la police n’est pas joignable parce que ne disposant pas d’un service 911 tandis que les opérateurs téléphoniques font choux et raves à coup de millions ramassés au quotidien. Dès lors qu’on est victime ou témoin, on est impuissant d’appeler à l’aide, et le bandit le sait aussi. Dans la noirceur entretenue du président J.

En quoi le viol sur les femmes éduquées est-il différent du viol quotidien sur les femmes issues des milieux défavorisés ? Comprendre l’un n’est-ce pas justifier l’autre !

À quand un changement de ce système pour une complète prise en charge des Haïtiens, tous les Haïtiens généralement quelconques qui respirent sur les 27 750 kilomètres carrés, rongés par des voisins que nous inquiétons quand nous affirmons notre fierté dans nos pratiques administratives désuètes et incompétentes ?


collaboration spéciale : JWM Magazine