L’Étudiant Adventiste en Haïti, cet Orphelin à la Maison du Père par Jean Willer Marius.

L’Étudiant Adventiste en Haïti, cet Orphelin à la Maison du Père par Jean Willer Marius.

La revue mensuelle ‛Adventist World’ dans ses plus récentes parutions [mars 2019 & mai 2019] fait l’éloge de combats menés, de victoires juridiques gagnées par les adventistes au Brésil et en Corée pour que leur droit à préserver leur foi leur conscience le jour du sabbat (samedi), soit respecté ? En Haïti, est-ce pour plus tard ? Quand participer et réussir aux examens d’État devient une peine préprogrammée.

Il y a de cela, un an, soit le 26 juillet 2018, j’ai en ma qualité d’ancien d’église, initié un mouvement de revendication au profit de l’étudiant adventiste haïtien. Cela va sans dire pour les mêmes raisons évoquées in Adventist World. Le mouvement, médiatisé, a été récupéré par le Président de l’Union des Missions des Adventistes du 7e jour d’Haïti, pasteur Pierre Caporal. En veillant bien sûr à ausculter l’initiateur. Il a seulement invité le bon peuple à la prière, comme si les démarches juridico-légales entreprises pour le triomphe du bon droit seraient antichrétiennes. Ironie du sort, j’ai de par mon bénévolat, fait l’objet de vives critiques dans la presse locale. Depuis, le président de l’UMASH, de cette tribune, observe un silence d’or et la jeunesse périclite, sans espoir, sans personne vers qui tourner ! Serait-ce qu’après ce tollé, l’Église Adventiste du 7e jour d’Haïti par ses représentants, n’a rien fait pour défendre ce troupeau dont elle a la garde, et, qui lui donne généreusement en retour son lait sa laine et sa chair ? Où sont les gardes que le Seigneur a placés sur les murs de Jérusalem ?

Serait-ce que Pasteur Caporal n’a pas fait écho de cette affaire au plus haut niveau de l’œuvre pour que les vingt millions d’adventistes à travers le monde sachent qu’en Haïti aussi, les étudiants adventistes butent sur des concours d’entrée à l’université programmés les samedis tandis que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme en son article 18, reconnait le droit de culte ?

Coup de théâtre, c’est l’usage, une note officielle publique des autorités concernées en Haïti nous est parvenue. Après moult déclarations allant de rigueur à tentative d’intimidation ressentie, je souligne néanmoins la position claire du Protecteur du Citoyen (Haïti) en faveur de notre requête, le Rectorat de l’UEH a finalement, mais rapidement rectifié le tir pour accorder un droit républicain équitable aux étudiants haïtiens adventistes et dont l’écho doit résonner at large en vue de sa préservation.

Adventist World ne pourrait-elle pas aussi, dans sa mission de veiller sur les moutons dans le monde entier, permettez la poésie, qu’ils aient les poils blancs ou pas, se mettre au parfum de la situation du jeune adventiste haïtien rejeté par son pays et ignoré par sa communauté de foi ? Si son cas n’est pas suffisamment interpellant, est-il rien d’autre qu’un orphelin dans la maison même du Père, sans personne pour veiller sur son sort sinon  sur sa dîme versée régulièrement à la caisse de crésus ?

Cette série d’interrogations s’inscrit dans le cadre d’une pédagogie nous invitant à reconsidérer le message que nous aimons et prêchons. L’église adventiste en Haïti ne dispose, à notre honte, d’aucune donnée statistique relative au nombre de jeunes adventistes qui triment chaque année à cause de leur foi par-devant les portes closes de l’Université. Ces milliers d’orphelins présents malgré tout dans les colonnes des cahiers comptables des pauvres églises locales continuent de contribuer pour que ministres religieux et filii bénéficient de voyages récurrents, de bourses d’études délivrées au compte-gouttes, dans le lieu très-saint de l’administration, inaccessibles aux contributeurs que nous ironisons sous le label frères. 

«Celui qui se confie dans le Seigneur trouve dans son cœur des chemins tout tracés», a dit le psalmiste (psaumes 84:5). Et, l’un de ces chemins passe par la défense de ces jeunes, évoluant dans un pays effondré dépourvu de tout, sans accès garanti à l’université ou aux écoles professionnelles, et qui doivent avec leurs maigres sous, flirtant périlleusement avec la misère la faim, soutenir le mouvement missionnaire mondial alors que le Seigneur nous invite à apporter à la maison du trésor toute la dîme et les offrandes afin qu’il y ait de la nourriture dans la maison. Donnez-leur vous-mêmes à manger pour qu’ils n’aient pas à mendier. USAID n’est pas un organe encore moins, un grenier adventiste que je sache ! Un peu de décorum s’impose, l’œuvre est assez riche pour prendre soin de ses enfants.

Nous sommes parvenus déjà au milieu de l’an de grâce 2019, les administrateurs de l’œuvre en Haïti, rémunérés avec les dons de l’église, dorment sur leurs lauriers attendant peut-être que le décanat de l’UEH publie un nouveau calendrier pour l’organisation des concours pour l’année en cours, pénalisant l‘étudiant adventiste, au lieu d’entreprendre des démarches légales pour garantir irrémédiablement ce premier élan. Pour que cesse cette injustice. Il y a sûrement un mot à l’opposé de ‘berger’ pour qualifier celui qui perçoit un salaire pour le travail non fourni.

Si le lectorat élargi se demande où nous voulons en venir, notre plaidoyer est clair sans équivoque : la répartition équitable des richesses de l’Église. Une Église avec porte ouverte sur le social où le jeune se sait, encadré défendu. Des écoles professionnelles pour lui donner l’outil valable pour combattre la misère dans cette Haïti effondrée.

  • La loi serait-elle contre de telles choses ?

Haïti renaitra

#Nomdecodeliberté#


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